Incendie du 14 juillet 2022

 

Jeudi 14 juillet à l’abbaye – 16 heures 30 ;

Le Père Jean-Charles est à l’évêché, invité par Mgr DUFOUR dans le cadre de son départ en retraite,

Le Père Pierino œuvre aux préparatifs du mariage de Lucie et Morgan prévu le lendemain à 16 heure (célébration laïque dans le parc de St Michel suivi d’une bénédiction dans la basilique vers 18 heures).

Les saisonniers sont en congés dans leurs gîtes situés au-dessus de La Treille,

Au magasin Séverine Laugier et Frédéric Charpy font de la comptabilité, les visiteurs sont peu nombreux en cet après-midi très chaude.

 

17 heures – 18 heures 35                 95 minutes d’alerte

 

Vers 17 h, Père Pierino fait irruption dans le magasin : « ça sent le brulé, il y a le feu quelque part, je vais voir ». Nous interrompons la comptabilité et je suis le P Pierino sur la crête qui surplombe le bâtiment du Bon Pasteur (30 m plus haut). En présence de Morgan Bourdeau, nous sommes 3 à regarder l’horizon vers Graveson (photo 17:06) et Tarascon (photo 17 :07).

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Nous restons une dizaine de minutes sur la crête, le temps de constater que la progression du feu coté Tarascon prend la direction de l’abbaye (vent du sud). Nous convenons qu’il va falloir quitter l’abbaye.

Je redescends au magasin, Séverine me dit qu’elle ferme le magasin. Nous invitons les quelques visiteurs à regagner leur voiture et partir au plus vite. J’appelle mon épouse « il y a le feu, nous devons partir.. ». Je gare notre Trafic dans le sens du départ et prépare à la hâte quelques affaires dans ma valise.

Dans la chapelle Notre Dame du Bon Remède, frère Mauro récite le chapelet comme tous les jours à 17 heures. Je l’interromps, il est 17h15, et lui demande de se préparer à partir avec le Père Pierino. Nous fermons ensemble la basilique.

Dans le jardin des pères, je sors la voiture de Bernard -absent quelques jours de l’abbaye- et la positionne devant l’abbaye. De même pour notre Peugeot 107.

Au bord de la route, devant l’abbaye, les enfants du mariage sont là, et attendent leurs parents. Quelques adultes discutent le long de la route en direction de Barbentane à coté de leurs voitures prêtes à partir. Je les interpelle à la recherche d’un chauffeur pour évacuer la voiture sans conducteur. Paulo s’avance. « où habites-tu ? pour récupérer la voiture ». « « Le Mexique ». « Non, c’est trop loin, je n’irai pas rechercher la voiture si loin ». Paulo est un témoin de mariage de Lucie et Morgan. Nous récupérerons la voiture à Barbentane le lendemain.

A l’entrée de l’abbaye, je libère l’entrée de l’abbaye en ouvrant le 2ème vantail de la grille.

La voiture du frère François-Marie est encore là -c’est la plus neuve de l’abbaye-, et je n’ai pas les clés. Je bloque ouvert le portail d’accès du jardin des Pères en posant un pot de fleur à l’envers sur la cellule électrique.

Je vais frapper à la porte des archives, constate qu’elle est fermée à clés : fr François-Marie n’y est donc pas. Je file à son appartement. En passant, je réalimente nos 5 poules, notre âne et notre chèvre. Fr François-Marie n’est pas à son appartement. J’apprendrai par la suite qu’il est à Aix avec le Prieur.

Je remonte vers mon logement et entends gravir les échafaudages au-dessus de ma tête : Père Pierino et Morgan se sont hissés au point qui domine l’abbaye en cette période de travaux de restauration de la toiture et des clochers.

Je les rejoins en partie en m’arrêtant 2 – 3 niveaux sous eux. (photos du clochers 17:48 et 17:52).

                         

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Nous convenons qu’il est temps de partir. Nous ne nous reverrons pas à l’abbaye ce jour-là.

Par le sud, je quitte notre parking occupé par les installations de chantier, passe au pieds de la statue de la Vierge. En me retournant, je constate que les allées sont vides. Je m’avance pour apercevoir un camion de pompier qui file en direction du feu, au bout de la grande prairie qui borde l’abbaye au sud (photos 18:02 et 18:04 n°180442).

 

 

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18:04, 1ère vue directe des flammes, c’est pour moi une 1ère. A cet instant, nos inquiétudes deviennent réalité, et il n’y a plus grand-chose à faire que quitter rapidement les lieux.

Je croise la voiture de la Police qui me demande s’il reste quelqu’un à l’abbaye « je suis le dernier à sortir ici, Père Pierino sort directement avec fr Mauro ». Nous vérifions ensemble que les gîtes sont vides. Je m’introduis dans le 1er resté ouvert et par le balcon, constate que le 2ème est fermé à clés. Le policier vérifie que le restaurant est fermé et vide.

J’apprendrai le lendemain que cette voiture (et ses occupants), comme le camion de pompiers vu dans la plaine, sont restés encerclés par les flammes.

Par le chemin qui contourne l’abbaye par l’ouest, je regagne l’entrée de l’abbaye (photos 18:05 & 18:09), et attends.

  

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Photo 18:17 - 181750, les flammes sont encore de l’autre côté de la crête.

           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

18 :18 – 181816, les flammes sont visibles derrière le clocher, je monte en voiture et pars.  

500 mètres plus bas sur la route de Barbantane, je m’arrête pour voir la progression, il est 18:19 – photo n°.. 181929. Cette photo sera reprise largement – BFM TV…

                           

Je m’éloigne encore jusqu’au 1er poste de contrôle au droit du carrefour de Boulbon, une voiture orange est là en faction, ainsi que quelques personnes.

18:20 182033, 182041 (clochers encore visibles).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’avion (Dash) passera plusieurs fois, à très basse altitude. Photo 18:27 n° 182729 (l’avion est visible à la droite de l’homme « orange », juste au-dessus de la cime des pins à la verticale du panneau).

Puis, suivant une trottinette électrique, je repars en direction de l’abbaye pour en savoir plus de la situation.

18:31, photo n° 183134 La visibilité est très faible, et je m’arrête à l’extrémité nord du parking. Sur le côté gauche de la photo, les flammes sont visibles, longeant par l’est le parking.

Le feu a maintenant dépassé l’abbaye, je descends sur Barbentane – il est environ 18:35, pour rejoindre Christiane chez Séverine – point de ralliement convenu.